mercredi 23 mars 2011

Retour des îles bienheureuses




Derniers périples à Singapour, ici dans le quartier arabe, puis dans une île de rêve au sud de la Malaisie, Pulau Besar. Avec quelques images en vrac... Ici notre échappée en speed boat vers notre île de rêve... et çà filait vraiment beaucoup !!! Marieno s'accrochait fort au siège du pilote.


On peut raconter sans fin notre étonnement devant les moeurs différentes. Comme cette pub pour les voiles et les burkas !!! C'est un aspect qui nous a beaucoup interrogé pendant notre voyage : même des bébés portent parfois le voile !!!???

!
On peut essayer de dire l'ailleurs, l'exotisme, l'étrangeté, tout ce qui nous paraît incongru. On pourrait aussi dire par endroits la saleté, la pollution, le développement effréné de la circulation motos et voitures. La force des liens familiaux et sociaux, les moeurs différentes, ici le jeu de mahjong dans le vieux Singapour.
Nous pouvons aussi dire notre émerveillement face à Borobudur ou même devant les immenses buildings de la City de Singapour ( sans doute une beauté plus pressée, plus insolente... et plus éphémère ).
On pourrait parcourir le monde à l'infini en y trouvant du nouveau, de la surprise, de l'étonnement devant les miracles perpétuels de la nature ou des inventions humaines. Comme devant ce frangipannier !!
Ou bien dans ces moments exceptionnels où la nature nous appartient comme dans un paradis terrestre. Rien que la baignade, le repos, la lecture et les promenades sur le sable. par contre la forêt est impénétrable et même les gens du pays ne s'y risquent pas facilement. Il faut dire que ce ne sont pour l'essentiel que les employés des 3 ou 4 guesthouses de l'île... quasi déserte.
Et plus aucun bruit autre que celui de la mer ainsi que le chant des oiseaux.... inconnus de nous pour la plupart, et très harmonieux. Et pour tout vêtement une peau de bête !
Mirage était le nom prédestiné de notre guesthouse, et c'était bien le cas... dans la réalité !!! Sans compter la grande qualité de l'accueil... et de la cuisine !!!

Mais il y aussi une foule de petits moments inquantifiables où s'esquisse une rencontre. Du sourire échangé ( avec une générosité qui nous laisse cois ) au Selamat pagi ou malam ( bonjour et bonsoir ) qui devient si souvent le point de départ d'un échange réel, même si vocabulaire trouve vite ses limites.

Et au fond c'est comme s'il y avait 2 touristes, nous et les indigènes. Nous sommes l'inconnu, le rare dans leur vie, et ils nous regardent avec beaucoup de marques de curiosité. Comme une reconnaissance réciproque acceptée : "Vous nous regardez, nous aussi on vous regarde... et çà nous intéresse beaucoup ". D'être pris en photos à nos côtés, de savoir d'où nous venons, de tester avec tact les quelques mots d'indonésien que nous avons appris.
Bien sûr il y aussi notre émerveillement devant les prouesses architecturales comme devant le casino de Singapour que surplombe une piscine à débordement de plus de 100 mètres de long.
Il y a le bonheur de la découverte des cuisines asiatiques, ici le Vietnam, avec les enfants et petits enfants.
Il faut dire qu'ils nous font aussi des crêpes, Martin à la poêle, aidé de Léo Paul en Obélix. pendant que les parents se détendent sur le bord de la piscine qui est un peu le salon où se retrouvent les expatriés pour la causette-détente.

Et par delà l'exotisme, il reste bien des questions et des méditations dans le coeur. 100 millions d'indonésiens vivent avec moins d'un dollar US par jour !!! Pas de Sécurité sociale pour tous !!! Et d'où vient pourtant cette force de leur sourire ... que nous avons perdue ??? Quelle évolution, quelles perspectives pour tant de jeunes sans emploi, même avec des diplômes ??? Interrogations sans fin sur les régimes politiques de l'Indonésie et de Singapour... et sur nos démocraties, et aussi sur le colonialisme.

Immenses privilèges du voyage,cette chance que nous avons !!! Voir d'autres modes et niveaux de vie comme autant de questions sur notre monde et nos moeurs...
Mais il est temps de partir et de dire adieu à la rivière de Singapour pour retrouver nos lieux familiers et notre vie facile. En relisant ce vieux breton voyageur presque ignoré, André Suarès et son "Voyage du Condottiere" :

"Un homme voyage pour sentir et pour vivre. A mesure qu'il voit du pays, c'est lui même qui vaut mieux la peine d'être vu; Il se fait chaque jour plus riche de tout ce qu'il découvre. Voilà pourquoi le voyage est si beau quand on l'a derrière soi : il n'est plus et l'on demeure ! C'est le moment où il se dépouille. Le souvenir le décante de toute médiocrité.

"Le voyageur est encore ce qui importe le plus dans un voyage.... Voir n'est point commun. La vision est la conquête de la vie. On voit toujours plus ou moins comme on est.

"Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une oeuvre d'art : une création."

Ces réflexions pour laisser ouverte la re-création du voyage par chacun. Par les photos, les dialogues, les histoires... et tant de souvenirs à explorer.

Bons voyages à chacun de nous, dans tous les méandres de nos vies il est tant de choses à découvrir, à cultiver et à aimer.... et aussi à échanger.

Au grand plaisir du grand partage.

Joseph et Marie Noëlle




dimanche 13 mars 2011

Surabaya ... où se battent le requin et le crocodile





Eh oui ! ces deux grands sauvages en lutte sont le symbole de cette ville où se sont déroulés les rudes combats contre les Anglais et les Hollandais en 1945 : enjeu l'indépendance du pays que la Hollande n'acceptera qu'en 1949. Et ce petit lion est là pour faire la paix !

Ville très cosmopolite, et très grand port ouvert sur tous les pays d'Asie. Dans le même jour on peut voir de vieux quartiers arabes et chinois à l'aspect très pauvre, puis le centre commercial le plus important d'Asie. Une ville de grands contrastes. Ici une photo de l'intérieur de notre hôtel... toujours les traces de la splendeur hollandaise !



La Mosquée de Sunam Ampel abrite la tombe du premier missionnaire musulman au 15 ème siècle. Devant sa tombe un bourdonnement impressionnant de fidèles qui psalmodient le Coran ou marmonnent des prières.


Le quartier arabe grouille d'activités de toutes sortes dans un univers inextricable de venelles et de rues couvertes. Le quartier des poissons est particulièrement remarquable par ses senteurs un peu lourdes !!! Et les petits métiers sont légion... ici un fabricant de sabots.


Le vieux temple chinois de Fu Kien abrite 3 confessions boudhistes qui se côtoien avec beaucoupde tolérance. Il y a même un musulman qui aide à plier les petits papiers à fleurs ! Et comme partout, les gens sont à la peine ! Et les vieux sages gardent l'entrée.


Des quartiers historiques autour du Pont rouge, coeur de la colonisation hollandaise.De nombreuses maisons et entrepots un peu délabrés en témoignent.

Et puis le contraste total avec l'immense centre commercial de la place Tunjungan. Deux immenses puits de 8 ou 10 étages desservis par tout un complexe d'ascenseurs et de couloirs en pente douce. des magasins, minuscules ou immenses.


Et un extraordinaire grouillement de jeunes dont l'habillement n'a plus rien à voir avec celui des vieux quartiers ! Un drôle de melting pot culturel ! Où croyez vous que je me sens le mieux ?


Nous avons un peu de mal à trouver le Paso Pati, et pour cause c'est un vieux sous marin de fabrication soviétique acheté en 1962, lors du rapprochement de Soekarno avec les Russes. Il a été sorti de l'eau dans les années 1980. Plus de 60 mètres de long.


Etrange visite à l'intérieur du vieux monstre d'acier. Nostalgie d'une période où le pays était fort et respecté.

Nous changeons de standing avec la visite du Majapahit, le splendide hôtel art Déco de la ville. Une visite privée de l'hôtel et des magnifiques jardins au coeur de la ville. Quel havre de paix et de luxe ... et de bon goût !!!


Tout près de la circulation intense il y un îlot de calme, luxe et volupté.
Et le dîner dans le Sarkies Food est à la hauteur du cadre. Excellent et très accueillant. Et Marieno vous parlera sûrement de son boeuf au gingembre.

Beaucoup de bonheur devant un spectacle de danse donné par de jeunes professeurs. C'est plein d'élégance... et de sensualité. Le voile ne fait rien à l'affaire !

L'ambiance est très amicale et détendue, et encore une fois nous sommes sous le charme. Il s'agit ici de danses typiques de java. C'est très différent des danses classiques indiennes que nous connaissons.
Et comme vous pouvez le voir, le contact avec les prof est très facile et simple. Un grand moment de détente et de culture.


Ce sont de jeunes prof qui enseignent devant nous à de jeunes délurés mais attentifs cependant. Nous y passons 2 ou 3 heures agréables.
La maison des Sampoerna est une institution à Surabaya. Immense fabrique de cigarettes où 3500 femmes fabriquent chacune à la main 350 cigarettes à l'heure. Impressionnant de vitesse et de dextérité... mieux que des machines ... comme des bêtes!!! Mais photos interdites. Mon tout fait un empire industriel ultramoderne qui affiche 3,5 milliards de bénéfices annuels !!!


Une promenade en taxi dans le port nous laisse ahuris. C'est plein de bateaux de toutes sortes, souvent immenses, où fourmillent des centaines de dockers entre les grues, parmi les sacs et les ballots d'on ne sait quoi.... et aussi la boue partout ! Ici des dockers et leur boss... le contact est toujours facile, ce qui nous surprend beaucoup.


Une activité intense qui différe beaucoup du calme apparent du port de Rouen. C'est assez déroutant pour nous pour ce qui est de la vitalité et de l'activité intense.

Le monument aux héros de l'indépendance nous plonge dans les pages glorieuse de l'Indonésie, lorsqu'elle s'est libérée du joug hollandais. Proclamée en 1945 par Soekarno, l'indépendance ne sera reconnue par les bataves qu'ne 1949, sur forte pression des USA.

Ici la proclamation de l'indépendance par Soekarno. Ce mythe très mis en avant comme ciment national permet de passer sous silence la grande dégradation des équipements du pays : routes, canaux, assainissement, réseau électrique. Sans parler de la scolarisation obligatoire mais payante. Ce n'est que maintenant que la gratuité se met en place. Ce qui explique que le pays est dans les derniers pour le niveau de scolarisation en Asie. Et ce malgré la grande richesse du pays en matières premières et en agriculture. Partout on nous parle de corruption à grande échelle !!!


Et puis il faut bien quitter le Gryo Mulhyo où nous avons été si bien accueillis et suivis ... avec des sourires désarmants. Surtout après la tentative de vol du sac de Marieno dans becak ! "Be carefull !!!"
Aprés une promenade paisible dans le quartier du marché aux fleurs. Comme presque toujours nous sommes les seuls étrangers ... et les sourires ne manquent pas !!! Aucune anxiété chez nous. Et toujours les orchidées !!!


Même dans l'aéroport que nous allons quitter pour retrouver les enfants à Singapour. A bien tôt pour nos dernières aventures à Mersing, en Malaisie.

Encore merci pour toutes les nouvelles et les clins d'oeil. Retour dans une semaine, le lundi matin. Avec plein d'images et de souvenirs... qui seront longs à digérer. Ce voyage aura beaucoup de caudalie... comme dirait Jean François !

Portez vous bien. Amitiés. A très bientôt

Joseph et Marie Noëlle

jeudi 10 mars 2011

Au doux pays de Madura ...où les filles sont en miel !!!



Madu =Honey et Dara = girl... Les filles du feu !!! dirait Nerval.

La réputation des filles de Madura c'est d'être des filles de miel et on nous en parle beaucoup. Vous comprenez que j'ai voulu aller y voir de plus près !!! Dans notre hôtel nous sommes accueillis par Hera, une très belle fille qui donne tout de suite le ton en anonnant " Je veux t'aimer pour la vie". Tout un programme auquel je n'ai bien sûr pas donné suite !!!


Et le symbole de la ville donne aussi le ton. C'est un magnifique étalon ailé qui caracole au dessus fièrement au dessus de son écurie de juments. Et les détails de l'anatomie du mâle ne vous auront pas échappé !


Le résultat de cette grande vigueur se retrouve dans la joie tonique de cette bande de jeunots aux yeux si pétillants de chaleur joyeuse.


Première baignade à Slopeng, immense bande de sable moyennement propre. Et les vagues demandent une certaine énergie pour oser s'y aventurer à perdre pied. Et en plus de forts courants traversiers.


Quelques vieux bateaux traditionnels et fort solides : les bois ont l'épaisseur de nos poutres. En compagnie de Catherine, l'une des deux canadiennes avec qui nous avons passé de bons moments à parler de création artistique et d'art contemporain. Il faut dire que Sarah vient de terminer son diplôme avec en mémoire sur la création chez Antonin Arthaud ! Et Catherine est au coeur des grands événements d'art contemporain de Montréal. C'était très intéressant... on pourrait les inviter aux Fleurs de L'art !!!


On rencontre aussi les étudiantes locales, ici deux filles qui se préparent à l'enseignement. Et toujours la même envie de parler ... et de se faire photographier à nos côtés.


Il y a aussi le Kraton, ancien palais princier de la ville. En bien triste état : "Bonjour la conservation du patrimoine " s'exclament les canadiennes. Parmi la poussière on trouve un vieux Coran de 5m sur 3m, de vieilles poteries, des carosses, et mille objets hétéroclites que nous avons du mal à apprécier.


On y vend aussi sous le manteau divers stimulants sexuels. Il faut dire que la principale attraction du palais ce sont les "male tree" et "female tree" devant lequel les gens se font photographier avec un sourire complice et un peu gêné ! Ici c'est l'arbre pour les femmes, et vous pouvez deviner le phallus qui se pointe aux pieds de la femme ! Ah ces gens de Madura, ils n'ont pas besoin de viagra !!!


Les courses de taureaux font aussi parite de la symbolique de l'île. Cà se passe en août, hélas. Les taureaux sont attelés à une charrue et il paraît que c'est un véritable déchaînement !!! on en fait même des sculptures !!! Quelle vigueur !!!


Une fort belle soirée dont nous avons la chance de bénéficier presque en invités d'honneur. C'est la fête annuelle qui présente les multiples de l'activité artistique de la ville : chorégraphies, défilés de mode, travaux des champs, sports de combat.


Avec le souci de maintenir les traditions et la culture de l'île, comme nous explique avec force détails et beaucoup d'élégance Bella, l'une des présentatrices de la soirée. Nous sommes fascinés par la finesse de ses traits et son élégance. Ajoutons que son anglais est de fort bon niveau, ce qui est fort rare. Son prof nous commente les détails de la soirée et nous le félicitons pour le succès de sa pédagogie.

Le tout se déroule dans une ambiance accueillante et joyeuse, et tous les âges sont de la fête.

Une soirée inoubliable et très chaleureuse. L'accueil nous a beaucoup marqués. C'est bien loin de la réserve que nous pratiquons chez nous.


Sur le chemin du retour nous passons dans un grand port de pêche, Ambuten. Une myriade de petits bateaux, anciens voiliers maintenant motorisés. Une myriade de bateaux colorés s'entassent vers le chenal de sortie... car c'est l'heure pour profiter de la marée et partir à la pêche.

C'est un curieux manège où les marins s'entraînent pour pousser leurs bateaux et les éloigner du sable pour les mettre en eau profonde où le moteur pourra démarrer.

La suite logique c'est le marché aux poissons local ... et commme il ne fait pas trop chaud, pas besoin de glace !!!

Et dans le port de Ketapang, la valse des ferries est aussi impressionnante. C'est très "crowdy " et " busy" !!! Et on n'hésite pas à faire le plein de passagers et de voitures !!!
Adieu Madura, nous partons pour les îles encore plus lointaines !!! Et nous n'oublierons pas tous ces contacts chaleureux que n'empêche pas le voile islamique... qui nous agace pourtant !!!

La suite concernant Surabaya à la prochaine livraison, sans doute lundi. Et puis nous ferons une dernière escapade avant notre retour.

Amitiés à vous tous et à très bientôt

Joseph et Marie Noêlle